Infertilité, PMA, don de gamètes, vitrification sociétale : entre tolérance et légalisme, le cœur des Européens balance

Publié: 1 août 2016|Actualisé: 12 juin 2019|A propos de la reproduction assistée.|Article révisé par : Équipe médicale d'Eugin

Comment l’opinion publique européenne évolue t-elle sur ces sujets ? Pour répondre à cette question, la clinique EUGIN présente les résultats d’un sondage mené par l’institut Odoxa dans 5 grands pays Européens

64% des Européens disent connaitre des personnes ayant des difficultés à avoir un enfant

Les questions liées à l’infertilité sont complexes et les réponses rarement unanimes. Difficile de démêler ce qui relève du choix intime, de valeurs ou de l’éthique. La PMA est-elle là pour guérir ? Doit-elle accompagner une évolution sociétale ? Des interrogations auxquelles les pays européens ont répondu de manière différentes, parfois même divergentes. Dans les faits, aujourd’hui, l’Union européenne ne possède pas de droit commun concernant l’AMP, ce sont 28 pays et quasiment 28 modes d’emploi. PMA uniquement accessible aux couples hétérosexuels ou ouverte à toutes, dons d’ovocytes dédommagés ou encore absents, congélation d’ovocytes pour des raisons sociétales possible ou interdite… Entre respect de valeurs communes et diversité historique et culturelle, l’équilibre semble difficile à trouver pour les Etats membres. Mais comment l’opinion publique européenne évolue t-elle sur ces sujets ? Pour répondre à cette question, la clinique barcelonaise EUGIN, qui accueille chaque année des patientes de près de 80 nationalités différentes, présente les résultats d’un sondage inédit mené par l’institut Odoxa dans 5 grands pays Européens.

L’infertilité, encore un tabou en Europe ?

Le taux de personnes confrontées à l’infertilité se situe, partout en Europe, entre 5 et 10%, avec une tendance générale à la progression. Pas si étonnant donc que la proportion des Européens interrogés qui se disent concernés par l’infertilité, directement ou non, soit élevée. Près de 7 Européens sur 10 disent avoir été eux-mêmes touchés ou connaitre quelqu’un dans leur entourage qui a eu ou a des difficultés à avoir un enfant. Les Allemands et les Britanniques, peut-être moins enclins à en parler, répondent « seulement » à 56% et à 54% avoir été touchés de façon directe ou indirecte par ce problème. C’est près de 20 points de moins que les Espagnols et les Italiens et 10 points de moins que les Français (68%).

7 Européens sur 10 se disent mal informés sur la PMA

Un sujet qui touche tout le monde donc mais dont on ne parle pas. 7 Européens sur 10 disent être mal informés sur la PMA. Ce sont surtout les Britanniques (79% mal informés), les Italiens (75%) et les Français (72%) qui s’estiment les plus mal informés ; quand les Espagnols et Allemands partagent moins ce sentiment. Une impression qui semble prendre racine dans un manque global de communication. 83% des Européens (et même 89% des Italiens et 88% des Allemands) affirment que la PMA est un sujet insuffisamment pris en compte par les employeurs. En France, alors que la loi prévoit depuis 2014 des autorisations d’absence pour les femmes et les hommes engagés dans un parcours de procréation médicale assistée, ils sont tout de même 88% à estimer que les employeurs ne considèrent pas assez les problèmes liés à la PMA.

Autres grands silencieux, l’Etat et les médias : 71% des Européens pensent que ce sujet n’est pas assez pris en compte par l’Etat et 64% des Européens estiment qu’il est insuffisamment pris en compte par les médias. Les professionnels de santé eux, s’en sortent logiquement beaucoup mieux. La majorité des Européens (63%) s’accorde à dire que la PMA est un sujet suffisamment pris en compte par ces derniers. Les Italiens sont eux plus sévères sur cette question, près d’un sur deux juge (48%) insuffisante la prise en compte de la thématique de la PMA par les professionnels de santé.

Les Européens, favorables à la PMA pour (presque) toutes 

La PMA, si elle apparaît en partie comme « une terre inconnue », est très clairement approuvée dans son principe pour les femmes seules (59%) ou bien les couples de femmes homosexuelles (57%). L’exception européenne : les Italiens. Ils sont très majoritairement opposés à la PMA pour les couples de femmes homosexuelles alors que les quatre autres pays y sont favorables entre 54% (France) et 76% (Espagne). Les Italiens marquent ainsi une nette différence entre la PMA pour les femmes seules (54% d’approbation) et la PMA pour les homosexuelles (60% de rejet). Un particularisme qui s’explique peut-être par une évolution plus lente des mentalités et de la législation nationale qui vient à peine d’adopter l’union civile homosexuelle. Ce delta femmes seules – femmes homosexuelles existe également dans les deux autres pays de tradition catholique, mais il n’est jamais aussi élevé : les Français sont plus favorables à la PMA pour les femmes seules qu’homosexuelles (60% contre 54%) ainsi que les Espagnoles qui approuvent toutefois cette ouverture dans des proportions très élevées (86% contre 76%). A l’inverse, les Britanniques, plus progressistes sur ce point, l’approuvent avant tout pour les couples de femmes homosexuelles (58% contre 51% pour les femmes seules) et les Allemands également (60% contre 54%).

Si les Européens sont si favorables à la PMA c’est qu’ils estiment tous dans de larges proportions qu’il s’agit là « d’un vrai progrès pour les couples infertiles » (87% en moyenne). Dans le même temps, ils continuent de soulever les écueils économiques et sociétaux liés à la PMA. Ainsi pour 74% des Européens la PMA serait « plus facile à mener à l’étranger » (dont 82% en France et 81% en Italie), « est réservée aux personnes ayant des moyens financiers élevés (69% en moyenne, 82% en Espagne). La PMA n’apparaît pas non plus dénuée d’obstacles éthiques : 60% des Européens ont la sensation « qu’elle pourrait conduire à une sélection des embryons contraire à l’éthique ».

Don de gamètes, un passage à l’acte qui reste difficile… sauf en Espagne

1 Européen sur 2 près à faire un don de sperme

La PMA n’est donc pas remise en cause (loin s’en faut), mais y avoir recours est loin d’apparaître comme quelque chose de « banal ». Par ailleurs, le don de sperme ou d’ovocytes, nécessaire dans bien des cas à la PMA, est loin d’être naturel et la pénurie de dons loin d’être endiguée si l’on en croit les réponses des européens. Les hommes européens sont ainsi partagés sur le don de sperme : 50% seraient prêts à faire ce don quand 50% n’y seraient pas prêts. Les Espagnols (65%) et les Allemands (53%) seraient plus enclins à effectuer ce don, quand les Français et Britanniques sont près de 6 sur 10 à ne pas y être prêts. Frein principal au don de sperme : un manque d’information pour 46% des Européens. Une majorité d’Italiens (54%), d’Espagnols (53%) et de Français (46%) donnent cette explication comme principale raison de leur refus. Les Allemands placent eux la question de l’anonymat du don en principale raison (51%), alors qu’il n’arrive qu’en 2ème position pour les autres pays.  En revanche, les Britanniques (53%), pour qui le don n’est pas anonyme, voient cela comme un obstacle.

Près de 9 Européens sur 10 (89%) voient la PMA comme un vrai progrès

Les Européennes, elles, sont clairement réfractaires au don d’ovocytes : 67% ne seraient pas prêtes à faire ce don (chiffre identique en France). Un rejet sans doute en partie dû à la culture naturaliste de certains pays qui ont des difficultés à dissocier maternité gestative et génétique. Ainsi, le refus des Britanniques et des Allemandes est massif : ce sont près des trois-quarts des femmes qui s’y refuseraient (sachant que le don d’ovocytes est de toutes les façons interdit en Allemagne). Les Espagnoles font figures d’exception : 58% d’entre elles seraient prêtes à faire un don d’ovocytes ou l’ont déjà fait. Tout comme les hommes, les femmes expliquent leur refus par un manque d’information : 36% des Européennes citent cette raison qui arrive en tête, devant l’impossibilité de connaitre l’enfant issu du don (32%). La lourdeur du traitement à suivre apparaît en troisième position avec 25% de citations.

Près de 7 Européennes sur 10 ne sont pas prêtes à faire un don d’ovocyte

A noter que l’aspect financier, qui fait débat dans tous les pays d’Europe, ne semble ni pour les femmes, ni pour les hommes être la motivation manquante pour passer à l’acte. Seulement 8% des Européennes et 10% des Européens citent l’argent comme une motivation.

Pour en savoir plus:


Le Figaro
 : PMA : le «oui mais» des Français

Libération : Les Français disent oui à une PMA pour toutes

Destination Santé : Infertilité : l’avis des Européens sur la PMA

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